
Ruptures de cinéma

A toi l’emmerdeur,
Encore deux jours à tuer entre les murs de cette maison du faubourg 36. Tu as été le premier venu, un conte de Noël.
Je sais que tu vas continuer la guerre des miss, à mater des poupées et des anges et par un tour de passe-passe te jeter sur la belle personne qui te gonflera de fierté.
Je te signale que pour le premier jour du reste de ta vie, je serai enfin veuve. C’est fini je ne suis plus martyr. Moi, je le confesse, j’ai toujours rêvé d’être un gangster alors je t’annonce que je pars pour le Nord « Bienvenue chez les ch'tis »
Adieu.
Marie
Amélie,
Si je t’écris cette lettre aujourd’hui, c’est pour t’annoncer, par le biais de notre belle langue française, que j’ai l’immense regret de prendre une terrible décision, qui…
Non, en fait, laisse tomber. Je te quitte. Tu es devenue une vieille maîtresse, un véritable scorpion… Je ne t’aime plus. En fait, je t’ai trompée avec la voisine, tu sais, la môme qui te dit toujours bonjour avec un grand sourire. En plus, je crois que je l’aime. Ce n’est plus un secret maintenant, puisque je te quitte. On n’est plus ensemble, c’est tout. Alors voici le deal : je pars et dès l’année suivante, je n’entends plus parler de toi.
Oh, tu vas te dire que le cœur des hommes est dur comme du fer, hein ? Eh bien, oui, tu as raison. Fini les chansons d’amour, les lettres enflammées. Tu n’as qu’à aller voir le vieux qui te draguait aux Ballets écarlates, du temps de ta jeunesse ! Et danse avec lui si ça te chante. Moi, je m’en vais. De toute façon, tu es devenue laide. Euh, mon directeur m’a appelée, au fait ; et m’a proposé un poste dans une véritable île aux trésors, dont je tairai le nom. Je te connais, tu n’es qu’une folle ! Ne t’avise pas de me chercher, surtout. Et ne l’appelle pas, mon directeur : faut que sa dent se soigne, le pauvre.
Bon, j’ai déjà fait couler trop d’encre pour toi.
Allez, ciao.
Gaëlle
PS : j’ai laissé 99 francs sur la table.